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Principe

 

Un plug-in est un module logiciel venant se greffer sur un programme plus complexe afin de l’enrichir. Dans le monde de l’audio, il s’agit d’outils tel que des réverbérations, égalisations, compresseurs. Ces programme sont soient calculés par le CPU de l’ordinateur (mode natif) ou par des calculateurs externes (mode DSP). Il s’agit aussi d’instruments virtuels pilotés par le protocole MIDI.

 

Modélisation ou Convolution ?

 

La modélisation

 

C’est un système d’équation qui traduit la représentation mathématique d’un système. Le but étant de donner un modèle et en particulier la signature sonore d’une machine pour le monde de l’audio. On peut modéliser grâce à de l’électronique analogique ou de l’électronique numérique (plug-in). Les raisons de la modélisation sont multiples : le produit original est trop cher ou très rare, le produit modélisé est plus ergonomique… La tendance est d’ailleurs à faire un produit donc l’ergonomie, l’interface s’approche du produit original comme les bandes qui tournent sur un plug-in de magnétophone analogique par exemple.

Afin de modéliser une machine, il y a deux approches :

  • L’approche « boite noire » qui consiste à envoyer des signaux teste à l’entrée et de regarder ce qu’il y a en sortie. On en déduit le fonctionnement en faisant la différence entre les deux. Cette méthode ne nécessite pas d’ouvrir la boite (machine), d’où son nom.

  • L’approche « boite blanche » qui consiste à ouvrir l’appareil, à tout regarder et à tout examiner. On découpe le système en plusieurs blocs que l’on analyse.

 La plupart du temps, on utilise les deux procédés.

 

La convolution

 

Cette méthode consiste à enregistrer la réponse impulsionnelle d’une pièce ou d’une machine, ce qui constitue sa signature sonore, afin de recréer la chose. C’est très utilisé pour les réverbérations où le but est souvent de recréer un lieu particulier et aussi les amplis de guitares, pédales et autres pour guitaristes, bassistes.  Après le calcul de la RI (Réponse Impulsionnelle), on réalise une FFT afin de trouver la réponse en fréquence et le temps de réverbération pour une acoustique. La convolution est la manière la plus réaliste de simuler un objet sonore (machine, lieu).

Les deux façons d’enregistrer une Réponse impulsionnelle :

  • On peut émettre un « dirac » (coup de feu ou son bref qui excite la salle) couvrant un maximum de fréquence et enregistrer le son. Le principal désavantage de cette méthode est que le résultat va être coloré par les imperfections de la source.

  • On peut aussi émettre un balayage de sinus en fréquence par le biais d’une enceinte omnidirectionnelle et placer un capteur recevant la source. 

Réponse impulsionnelle d’une salle

L’avantage du plug-in

 

Le total recall

 

Ces programmes ont la faculté de pouvoir se sauvegarder totalement en un seul clic et de retrouver ses réglages à l’identique pour la fois prochaine. Cette fonction est partiellement  possible en analogique mais avec des méthodes plus laborieuses et moins précises.

 

L’automation

 

Le fait que ces outils puissent être automatisés est évidemment un avantage et permet des utilisations supplémentaires. On peut imaginer changer la vitesse de défilement ou le type de bande pendant les différentes parties du morceau. De plus la facilité du processus rend la chose accessible à tous contrairement à certaines machines analogiques où l’automation est complexe (console SSL, Neve…).

 

L’installation

 

L’installation d’un plug-in est souvent simple mais on peut se heurter à des problèmes que l’on ne rencontre pas en analogique tel la compatibilité avec le système d’exploitation ou encore la compatibilité RTAS/VST.

 

Son coût

 

Son coût est la plupart du temps moins élevé qu’une machine analogique car ne nécessitant pas de main d’œuvre pour sa fabrication mais par contre un coût important de recherche et développement ainsi que de programmation. Cependant, le budget plug-in dans un studio s’élève quand même à quelques milliers d’euros.

 

Ses nombreux paramètres

 

Ceci n’est pas une liste de tous les réglages possibles sur un plug-in car il y en a trop mais cela expose les principaux réglages et démontre qu’il y a au moins autant de réglages sur certains que sur un vraie magnétophone.

 

La vitesse de défilement

 

Cela a une influence sur la courbe de réponse et la dynamique du signal, on a souvent 2 ou 3 vitesses possibles.

 

Le bias

 

Ce réglage (équivalent prémagnétisation) est surtout connu pour son mode « overbias » où le niveau de saturation augmente tout en changeant la réponse en fréquence.

 

La fluctuation de vitesse

 

C’est un défaut des magnétophones qui entraîne des changements de tonalité de manière irrégulière. Au faible niveau, on parle de pleurage et à plus grande mesure de scintillement. Ce phénomène caractérise bien le son des magnétophones mais n’est pas désiré la plupart du temps.

 

Le bruit de fond

 

Il est possible de créer une sorte de bruit blanc à faible niveau pour imiter ce défaut lié à la bande magnétique qui peut être intéressant si il n’y a pas trop de passages faibles où ce souffle s’entendrait trop (sinon automation de ce paramètre).

 

La calibration de référence

 

Ce paramètre s’exprimant en dB a un rapport avec le taux de magnétisation de la bande et a une forte influence sur la compression et la distorsion.

 

Niveau des têtes

 

Ce niveau d’entrée/sortie se retrouve presque partout et simule le niveau d’entrée dans la tête d’enregistrement ainsi que le niveau de sortie de la tête de lecture. C’est le paramètre principal qui gère la compression entre autre.

 

Modèle du magnétophone

 

Les performances mécaniques étant absentes dans un plug-in, le modèle du magnétophone a surtout une influence sur la courbe de réponse.

 

La diaphonie

 

C’est un défaut de la bande magnétique qui a parfois des avantages notamment au niveau de la stéréo. On parle souvent d’une stéréo plus « profonde » avec des éléments mieux liés.

 

 

Ses limites

 

Inutilisation avant numérisation

 

Le plug-in étant un outil numérique, il ne peut agir qu’après la conversion A/N et ne s’inscrit donc pas dans le travail du son analogique avant conversion. L’intérêt de traiter le signal avant conversion est de bien contrôler la dynamique du signal analogique afin de ne pas saturer les convertisseurs.

 

Seulement un effet

 

Le plug-in reste un effet qui vient modifier le son et en rien un principe d’enregistrement où la prise de son dépend de la bande. En effet, en prise de son avec magnétophone, on fait ses réglages (micro, compresseur…) en fonction du mode repro du magnétophone. Ici, le plug-in n’est qu’un traitement post prise de son. C’est cette notion qui rend le magnétophone analogique et le plug-in incomparables et appartenant à deux mondes différents.

 

Les différents modèles

 

Le « Kramer Master Tape » de Waves

 

Ce simulateur est un des plus connu et des plus utilisé. Il a été conçu par Waves en collaboration avec Eddie Kramer surtout connu pour avoir travaillé avec Jimi Hendrix. Il modélise le magnétophone 2 pistes, ¼ de pouce Ampex 350 et fonctionne à 24 bit/96 KHz. Pour gérer la saturation, on trouve un niveau sur la tête d’enregistrement et sur la tête de lecture, le flux (plus il est bas, plus la saturation arrive vite), l’overbias. Pour jouer sur la courbe de réponse l’on a le choix de la vitesse de défilement et un passe bas. On peut également simuler la fluctuation de vitesse avec le réglage « wow and flutter » et le bruit de fond avec le réglage « noise ». Le bypass se fait avec la fonction « Monitor/Repro » pour écouter le son pré ou post bande. Pour finir, on trouve une fonction type délai à bande avec réglage de temps et de feedback.

Kramer Master Tape

Le « Reel Tape Saturation » d’Avid


Ce plug-in de simulation de bande n’est utilisable que par les systèmes Avid tel que Pro Tools, Média Composer ou encore le système VENUE pour une utilisation en live. La réponse en fréquence et en phase peut être changée selon le type de magnétophone utilisé (3M M79, Studer A800), la vitesse de défilement et le type bande magnétique (Ampex 456, Quantegy GP9). La saturation est régler par les niveaux d’entrée et de sortie et les défauts tels que le bruit de fond ou le mauvais réglage de bias sont contrôlables. On peut aussi régler le niveau d’étalonnage avec « Cal Adjust ». Son utilisation sur le système de sonorisation VENUE en fait un outil très intéressant et introduit le son de bande pour la scène alors qu’il était jusqu’aujourd’hui réservé au studio. 

Reel Tape Saturation

Le «Virtual Tape Machines» de Slate Digital

 

Le VTM a été conçu pour modéliser la bande soit en mode 2 pistes (modèle Studer A80) pour des masters ou des stems ou en mode 16 pistes (Studer A827) pour des pistes individuelles. La conception du plug-in est gérée par le français Fabrice Gabriel. On y gère le niveau de saturation, la vitesse de défilement, le bias ou encore le type de bande. Il y a également les réglages de pleurage, de basses et du bruit de fond qui peut être muter pendant les blanc (gate). 

Virtual Tape Machines

Le «Studer A800 Multichannel Tape Recorder» d’Universal Audio


C’est une émulation du célèbre Studer A800 de 1978 (2 pouces/24 pistes) qui n’est utilisable qu’avec des interfaces Universal Audio tel que la carte UAD-2 ou la carte son Apollo. Il s’agit donc d’un plug-in fonctionnant avec des DSP dédiés au traitement et non pas avec le CPU de l’ordinateur (mode natif). On y trouve une gestion de la distorsion harmonique avec les gains d’entrée/sortie. Le changement de vitesse contrôle la distorsion, la compression et la réponse en fréquence. On choisit en plus la calibration (manuelle ou automatique) et le réglage de bruit de fond. Son utilisation est plus adapter aux pistes séparées.

Studer A800 Multichannel Tape Recorder

L’«Ampex ATR-102 Mastering Tape Recorder» d’Universal Audio

 

Il reprend le concept du Studer A800 mais sur l’Ampex ATR-102 (2 pistes/ 1/2 pouce) qui est lui dédié au pré-mastering. L’ATR 102 sortie en 1976 a eu un grand succès à l’époque grâce sa très faible fluctuation de vitesse et sa grande qualité sonore. On retrouve à peu près  les mêmes réglages que sur le « Studer A800 Multichannel Tape Recorder ». On a en plus un réglage de largeur de bande (1/4 ½ ou 1 pouce) qui a une influence sur la diaphonie. Ce plug-in a un effet sur l’image stétéo en liant les deux canaux et en y amenant de la profondeur.

Ampex ATR-102 Mastering Tape Recorder

Les plug-ins de simulation de bande

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